17 novembre 2007

Dans l'temps, je remplissais les colonnes de la rubrique "vidéos" de Sugar. En voici une que j'aime bien. La vidéo en question s'appelait "the hot wax video".

C’était un samedi. J’avais passé la semaine à profiter du soleil et des tonnes des dossiers avaient fini par s’accumuler sur mon bureau. Les magazines, les vidéos, les innombrables demandes de stickers, les Post-It avec des numéros à rappeler, les dossiers de presse et que sais-je encore avaient fini par m’obliger à rapporter du travail à la maison. Je m’étais mis au travail vers huit heures, et en arrivant au premier tiers de toute cette quantité de travail, j’ai constaté que le boîtier de cette vidéo était vide. Un effroyable frisson m’a alors parcouru en réfléchissant à comment une telle chose avait pu arriver malgré toute ma vigilance et mon sens aigu de l’organisation. « Encore un coup d’Abdou » me suis-je d’abord dit, en écartant la possibilité que Soy ait pu être responsable d’un tel acte de vandalisme, et puis un indice m’a orienté sur une piste. Un bout de tissu vert et rouge dépassait du boîtier, et en retrouvant à quel vêtement il appartenait, je retrouverais à coup sûr le coupable. Ainsi, toute la semaine suivante, discrètement j’ai analysé en détail les habits des visiteurs et de mes collègues de bureau. Un traître se cachait peut-être parmi nous… Et à l’aube du sixième jour, le coupable s’est fait surprendre. Un petit homme, d’environ 56 cm, qui semblait habiter entre la cloison en Placoplâtre et le mur en pierre du bureau, sortit d’une petite porte en baillant, croyant être seul à bord et libre de ses actes. Un petit morceau d’étoffe manquait à son costume vert-jaune et rouge. J’avais mon coupable. Dans un élan de bravoure, j’ai sauté sur la bête en tentant de la saisir par les dread-locks qui glissèrent entre mes mains, comme si son corps tout entier était recouvert de Vaseline. Le troll alla se glisser derrière une pile de magazines et demeura indélogeable pendant un bon quart d’heure. Je l’entendais pousser des petits cris stridents qui semblaient vouloir dire « tu m’auras pas, baltringue », mais c’était sans compter sur mon impitoyable volonté de mettre un terme à cette histoire que j’ai saisi la hache de secours (celle à côté de l’extincteur) et que dans un terrible fracas j’ai mis fin aux jours de la chose ricanante, qui emportait ainsi son secret avec elle au paradis.