27 novembre 2006


Traversée d'un fleuve en pirogue, dans la jungle, pas très loin de Kribi, au Cameroun. (Eos 600 - film Kodak) - 2000

25 novembre 2006

« ... y’a encore des gens qui savent sourire ! Sinon, on se croirait à la Toussaint !.. Z’auriez pas 50 000 euros ? »
Un SDF sur le quai du métro.

20 novembre 2006


Jon, wallie late shove-it, Paris. (Eos 1D mII) - 2006

18 novembre 2006


Keith Hufnagel, Bruxelles. (Kodak 320T, traîtement croisé, Eos 3) - 2005

15 novembre 2006


CDG hall F. (Tri-x400 - Eos600) - 2000

13 novembre 2006


Arsenal contre je ne sais plus qui. Londres. (Kodak 400vc, Eos 3) - 2004

11 novembre 2006


Paul, rouennais de Lyon. Ou lyonnais de Rouen. (Polaroid 600) - 2005

09 novembre 2006


Jacob, Paul & Soy, 31-12-2004 23:04. (Provia 100, Yashica T4)

Minuit
, 1er janvier 2005, Barcelona. Je suis sur la Rambla, la foule s’embrase, les bouchons volent. Certains s’embrassent et se font voler leur portefeuille. D’autres,
comme moi, savourent pleinement ce moment tout le monde soudain est votre ami. Ça dure un quart d’heure et la vraie vie me rattrape. Dans un dernier élan de lucidité je rentre me coucher.
14 heures. Il fait beau. Je suis le premier levé et il y a même de l’eau chaude pour prendre une douche. Une demi-heure plus tard je suis sur le spot. MACBA. Tout le monde émerge, les yeux sont encore à demi clos, le mal de tête est bien là mais c’est la tradition, la session du 1er janvier. C’est presque une obligation.
Les premiers OUT s’improvisent, les jambes ont du mal à suivre. Pourtant nous sommes là, dehors, au soleil, à nous raconter nos soirées et tenter d’évacuer un peu les impuretés d’hier à travers les pores de la peau. Certains n’ont pas eu le courage de venir. Poisse toute l’année pour eux ! Ceux qui l’ont eu, le courage, se greffent à un groupe en soupirant joyeusement « bonne année » dans une langue ou une autre. Je me rends soudain compte de la chance que j’ai de faire ce dont j’ai envie. Les voyages, les rencontres, les sessions et les lignes dans un magazine. La chance ? Longtemps j’y ai cru et l’on m’a presque convaincu du contraire, récemment. Mais j’y crois encore, naïvement. Alors je perpétue la tradition, parce que ce qui compte, comme dit mon pote Franz, c’est d’être sur le spot !

Corey Duffel, Paris. (Tri-x400, Eos 3) - 2003

07 novembre 2006


Un camion bleu vient de tomber à l'eau. Amiens. (Kodak 400vc, Yashica T4) - 2006

Jakke, where are you ? (Eos 650) - 1999

06 novembre 2006


Julien Bachelier, flou, en vacances à Lisbonne. (Provia 100, Eos 3) - 2003

Jean-Marc attrape son nose dans le jardin de Seb Daurel... (Kodak Tri-x400, Eos 3) - 2005

05 novembre 2006

Le fils : - Maman, il a fait le plein d’essence le train ?
La mère : – Mais enfin, ça ne marche pas à l’essence un train !
Le fils : – Ça marche à quoi alors ?
La mère : - … euh…
Le fils : - A l’électricité ?
La mère : - … euh… oui !

Gare du Nord, dans le train de banlieue.

04 novembre 2006


Roche volcanique sur une plage de Las Palmas, au Canaries. (Kodak t-max 3200, Eos 3) - 2005

Julie dans son château, Ecouen. (Lumix) - 2005

Gino Iannucci, Londres. (Polaroid sx70) - 2004

Hugo en plein Battle of Normandy ! (Kodak 400vc, Yashica T4) - 2005
Lors d’un séjour au Canada, en octobre 2003, je suis allé rendre visite à Lee, qui poursuivait des études d’art à Ottawa. L’été indien avait déjà laissé place à un froid glacial qui laissait présager d’imminentes chutes de neige. Mais Lee avait tenu à me faire visiter la ville et ses différents spots. Au coin d’une rue, il m’avait montré ce spot a s’était mis à essayer switch wallie sur le coin du mur. Au bout d’une demi-heure, le temps s’est dégradé, et j’avais déjà les doigts gelés. Lee n’était pas loin de le rentrer, il l’avait replaqué mais il avait été décidé de le valider officiellement un autre jour. Il avait la vie devant lui.
On était ensuite rentré chez lui, après s’être arrêté au beer-store du coin acheter des Forties, les mêmes que sur la Blind Rudy Johnson de 1992 ! On avait les mêmes références, il avait commencé le skate à peu près en même temps que moi, sauf qu’il avait 6 ans de moins !
Lee faisait partie de ces amis qui se comptent sur les doigts de la main. Les rendez-vous qu’on s’était fixés ont définitivement été reportés, et il va falloir continuer sans lui. Ce sera moins drôle.

Lee Matasi a été assassiné il y a onze mois. Le procès a lieu en janvier.
"How to build a rock star"
Je connais Jon depuis des années, et depuis peu, j'habite juste en face de chez lui. De l'autre côté de la rue, au même étage. On se parle souvent à la fenêtre.
Ca fait un moment qu'on fait des photos ensemble, ou plutôt que je fais des photos de lui. J'en ai donc réuni quelques-unes que j'ai mis sous cadre et fait 'peindre' par Fos, et on a exposé tout ça en mars chez Starcow. Bertrand Trichet avait lui aussi quelques images de Jon, et avait demandé à Marke Newton de se charger des siennes.

On voulait faire de Jon une star !




02 novembre 2006


Archibald, La Courneuve. (Provia 100, Eos 3) - 2005

Plage de La Pelosa, Sardaigne. (Kodak 400vc - Photax IV) - 2006

Vue du troisième étage du Tate, Londres. (Kodak 400vc, Yashica T4) - 2006

Au bout de la rue, Bondi Beach. (Provia 100, Yashica T4) - 2003


Après une journée de bureau, de temps en temps, j’appelle mon mon pote Chris pour aller skater. En général on se dirige vers Bastille pour faire des wheelings, sinon on va faire des descentes le long du Père Lachaise… On essaye de ne pas faire trop de bruit, on choisit des spots qui ne résonnent pas trop et on ne fait que passer dans les petites rues.

Il fait nuit, l’agitation parisienne s’éteint doucement.
Cette fois, on a décidé d’aller skater la place avec le trottoir et les deux marches. C’est pas mal. On a ridé à fond pour arriver jusque-là, on est déjà chauds. Au bout d’un petit moment un type arrive en poussant son vélo, titubant. Saoul. Sans son vélo pour s’accrocher, il tomberait par terre. Il comprend finalement qu’il n’y arrivera pas et décide de s’allonger sur un banc. On rigole, on se dit que ce serait facile de lui piquer son vélo. Il s’endort instantanément, en gardant une main sur son guidon. On continue à skater, en espérant que les deux mecs bizarres sur le banc d’à côté n’aient pas la même idée que nous. Ils l’ont. Le type bourré s’accroche comme il peut à son vélo pendant qu’un des deux autres essaye de lui arracher. Il faut y aller. Il va falloir éviter la baston, c’est pas gagné. « Lâche le vélo, lâche le vélo ! », je gueule. « Lâche le vélo ! », avec ma board à la main, genre j’ai pas peur. J’essaye de maintenir la pression en gueulant encore plus fort. Son pote l’a déjà lâché, il est seul, on est deux, deux et demi contre lui. Il s’enfuit en courant. L’autre se relève, nous remercie rapidement et remonte sur son vélo. Il manque trois fois de s’étaler et disparaît à son tour. On va aller skater ailleurs.

Le longues bosses sur le boulevard Richard-Lenoir, c’est toujours marrant à skater. Il faut courir et sauter sur sa board pour avoir assez de vitesse pour aller jusqu’au bout. On y passe toujours à un moment ou à un autre de la session. Il faut faire wheeling jusqu’au bout, sur le trottoir, jusqu’à la piste cyclable, en évitant la poubelle. Je vois un clochard se diriger vers nous, il marche doucement, il a une doudoune sale et il parle tout seul. Il s’approche de moi. Il est rouge de colère, d’alcool aussi peut-être, et désespéré. Il me dit que le foyer de l’autre côté de la rue vient de lui refuser l’entrée et qu’il va devoir dormir dehors. Ça le met hors de lui. Lui qui a trois filles, lui qui a soixante deux-ans. Je ne sais pas trop quoi dire, mais je trouve quelque chose. Et puis ses yeux se remplissent de larmes, il me dit que je pourrais être son fils. C’est si vrai que ça me transperce. Je mets la main sur son épaule, je le bouscule amicalement, je lui dis qu’il faut garder le moral. Il va devoir tenter sa chance à Peireire, qu’il dit. C’est de l’autre côté de Paris. Il doit être minuit, et c’est sa dernière chance. Je l’encourage, lui dit qu’il faut qu’il aille attraper le dernier métro, sinon c’est foutu. Ca m’arrangerait bien aussi qu’il y aille, je pourrais rentrer mon wheeling… Il y va. J’ai l’impression quand même de l’avoir aidé, un peu, en prenant une minute pour écouter et essayer de le réconforter. Je rentre mon wheeling. J’espère qu’il reste une place à Peireire.

On va sur l’autre palette, un peu plus loin. Les deux dernières fois où j’ai skaté là, quelqu’un nous a balancé des œufs depuis une fenêtre. On fait gaffe, on évite les flips sur le trottoir. On reste dix minutes et il est temps de rentrer à la maison. On se dit au revoir et je file.

La ville est calme, les trottoirs sont déserts, quelques couples s’écartent sur mon passage. J’arrive dans mon quartier, alors de descends de ma board, je ne voudrais pas réveiller tout le monde. Je tourne au coin de ma rue et je vois au loin une fille qui marche dans ma direction, suivie d’un ‘lascar’ qui lui réclame une cigarette, ou autre chose. Ses deux potes l’observent, de loin. Ils se marrent. En s’approchant, le regard de la fille se fixe au mien. Au moment où l’on se croise, je comprends son appel à l’aide. En deux secondes j’analyse. L’équation est vite-fait : ils sont trois, je suis seul. Tout en continuant à avancer je me retourne. Le connard insiste mais n’est pas vraiment agressif. Je rentre chez moi, la conscience pas tranquille. Finalement je ne suis pas un héros.